À lire
« Ce nouveau roman de Blas de Roblès a beau être plus personnel que ses précédents, on n'y retrouve pas moins toute la fantasmagorie à laquelle il nous a habitué. À la suite d'une discussion animée de fin de soirée, le père en vient à accuser le fils de « ne pas être un vrai Pieds-noirs ». Bouleversé par la signification de ces paroles, le fils, aux aurores, prend seul le navire familial et par accident se retrouve à la mer, au large, sans pouvoir remonter sur son bâtiment. Se croyant condamné à périr là, le processus permettant de visionner sa vie à rebours au seuil de la mort se détraque et plutôt que de projeter la sienne, l'intrigant se met à projeter celle de son père, certes plus pittoresque, mais tout de même! Périple de la pensée donc, qui revisite l'arrivée des Espagnols en Algérie à la fin de XIXe siècle, nous entraîne sur la piste sanglante laissée par les tabors lors de la Seconde Guerre mondiale en Afrique du Nord et nous escorte hors de l'Algérie en même temps que les Pieds-noirs au moment de ce qui sera par la suite nommé avec un effroyable sens de l'euphémisme; les « évènements ». Le tout est encore plein d'esprit, d'histoires grotesques et absurdes, pétri de culture antique et stylistiquement épatant. C'est aussi un prétexte formidable pour retrouver le perroquet Heidegger le temps de méditer un peu sur l'identité tout en rigolant un peu. Bref, c'est Blas de Roblès, égal à son excellence.
»
Ce qu’en dit l’éditeur
C’est l’histoire de ce qui se passe dans l’esprit d’un homme. Ou le roman vrai de Manuel Cortès, rêvé par son fils – avec le perroquet Heidegger en trublion narquois de sa conscience agitée. Manuel Cortès dont la vie pourrait se résumer ainsi : fils d’immigrés espagnols tenant bistrot dans la ville de garnison de Sidi-Bel-Abbès, en Algérie, devenu chirurgien, engagé volontaire aux côtés des Alliés en 1942, accessoirement sosie de l’acteur Tyrone Power – détail qui peut avoir son importance auprès des dames…
Et puis il y a tous ces petits faits vrais de la mythologie familiale, les rituels du pêcheur solitaire, les heures terribles du départ dans l’urgence, et celles, non moins douloureuses, de l’arrivée sur l’autre rive de la Méditerranée.
Dans l’épaisseur de la chair est un roman ambitieux, émouvant, admirable – et qui nous dévoile tout un pan de l’histoire de l’Algérie. Une histoire vue par le prisme de l’amour d’un fils pour son père.
Biographie
Archéologue passionné, globe-trotter et polyglotte, Jean-Marie Blas de Roblès a travaillé dix ans sur ce roman, acclamé par la critique et récompensé notamment par le prix Jean Giono, le prix du roman FNAC et le prix Médicis 2008.
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